9/-
Les dialogues
Une
averse soudaine s'est abattue sur le toit de la salle polyvalente et
a couvert les voix. "Si je devais résumer ce qui s'est passé
ici et ce que j'ai retenu, je crois bien que je serais recalée à
l'examen..." dit-elle avec une pointe d'humour. Son intérêt
pour l'enseignement de Krishnamurti était récent et ses
interventions étaient d'autant plus pertinentes. Le dernier soir,
avec sa mandoline et son accent italien, elle a embarqué tout le
groupe dans une danse joyeuse. Nos amis thaïs ont choisi des
chansons thaïlandaises accompagnées de la guitare, et une douce
mélodie s'est répandue dans la salle. Pris de court, nous n'avons
su que proposer. Sachez toutefois qu'ici, on aime bien les chansons
françaises.
Est-il
significatif de parler du contenu des dialogues ? Jackie a déployé
toute son attention pour que les échanges relèvent d'une attention
aux processus se déroulant ici et maintenant. Nous y sommes parfois
parvenus, et alors les échanges se faisaient plus lents. C'était
aussi rendu nécessaire par l'usage de la langue dans le cadre de ces
rencontres internationales en raison des différents accents et d'une
maîtrise inégale de l'anglais. Il n'est pas toujours aisé de
prendre la parole dans ces conditions et cela oblige à être précis,
concis, à utiliser le moins de mots possibles pour se faire
comprendre. C'est intéressant, cela change un peu les habitudes.
Il
portait la robe jaune des moines Terravada. Il avait quitté son
monastère mais continuait à s'intéresser au bouddhisme et à
d'autres sagesses. Il avait traduit en vietnamien plusieurs ouvrages
de Krishnamurti et en a emportés dans son petit baluchon pour les
traduire à son retour. Passée l'image que lui conférait son habit,
on découvrait un homme très gentil, paisible, et finalement assez
discret au regard de toutes ses connaissances. Michel l'avait
surnommé "le Stroumpf heureux" avec une certaine sympathie
en raison de son bonnet et de sa tenue. Cela lui allait assez bien.
On ne lui donnait pas d'âge. Ses conversations étaient
intéressantes, il nous faisait voyager à travers différentes
sagesses.
La rencontre a été bien préparée avec une sélection de textes assez courts, des DVD sous-titrés, des temps de pause et des promenades. La réflexion s'est bien souvent poursuivie en petit groupe lors des repas, ou à d'autres moments : c'est parfois le plus important qui se joue alors. Nous avons pu en plus bénéficier des cours de yoga et Qi Qong proposés par les personnes du centre, et c'était appréciable.
Images
sur l'écran
Du
speaker qui n'est plus :
Et
moi, qui suis-je ?
AD
Et
ces mots toujours répétés
Qui
tout à coup m'éclaboussent
Lorsque
je ne les attends plus
AD
10/- Rock Pool
"C'est
un trou verdure où chante une rivière, accrochant follement aux
herbes des haillons d'argent...". Après une marche à travers
une forêt d'hévéas, nous avons découvert ce trou d'eau blotti
dans les rochers. Cela ressemblait à une piscine naturelle à ciel
ouvert, et c'était irrésistible de plonger dans cette eau
rafraîchissante. Les plus habiles ont gravi les rochers glissants
pour tester l'effet thalassothérapie suggéré par une cascade
naturelle. Pas de photos de cette séquence car l’iPad est resté
précautionneusement à la maison.
Martin
et Tico ont poursuivi le chemin quelques jours plus tard. Ils ont
découvert plus haut un petit village où la route prenait fin.
Apparemment, les personnes du centre ne s'y étaient jamais rendues.
C'était une longue marche de plusieurs heures et j'imagine qu'ils n'auraient pas voulu de moi avec mes petites sandales... On aurait volontiers mis un sac à dos à Martin pour l'envoyer dans les montagnes suisses. Il nous venait du Danemark, et avait un physique assez sportif. Tico, Hollandais quant à lui, venait régulièrement à Stream Garden. Son travail de consultant en Thaïlande l'amenait plusieurs fois par an dans le pays. Il avait repéré que la cantine était bonne et les amis plutôt sympas. Peut-être le reverrons-nous lors de nos prochaines rencontres ?
C'était une longue marche de plusieurs heures et j'imagine qu'ils n'auraient pas voulu de moi avec mes petites sandales... On aurait volontiers mis un sac à dos à Martin pour l'envoyer dans les montagnes suisses. Il nous venait du Danemark, et avait un physique assez sportif. Tico, Hollandais quant à lui, venait régulièrement à Stream Garden. Son travail de consultant en Thaïlande l'amenait plusieurs fois par an dans le pays. Il avait repéré que la cantine était bonne et les amis plutôt sympas. Peut-être le reverrons-nous lors de nos prochaines rencontres ?
Il
y a aussi un village un peu plus bas, à 10 mn en voiture. Ce n'est
pas forcément une destination, mais on peut se dépanner de quelques
produits de première nécessité. Personnellement, je n'ai pas
cherché à m'y rendre, et c'est toujours un peu avec regret que je
m'éloignais du centre.
Sur
le chemin du retour, Jackie nous a montré la maison qui lui a été
prêtée pour son installation à Stream Garden. Une bâtisse d'un
style local, confectionnée avec beaucoup de goût. On sentait qu'une
main invisible avait mis beaucoup de soin et d'attention pour
harmoniser l'espace intérieur avec la nature environnante. La beauté
y avait pris place comme un prolongement de cet enseignement. Nous
étions heureux que Jackie puisse se trouver dans un si bel
environnement.
Dans la salle à manger
L'assiette
s'ennuie :
Il
n'y a plus personne
AD
Laisser
à un imprévisible lendemain
L'espoir
de se revoir
Et
fermer sa valise
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