1/-
Suite et fin du voyage
Notre
voyage s'est poursuivi vers les îles de Phuket. Un service de car,
minibus ou mini-van fait régulièrement le trajet entre Hat Yai et
Phuket, départ assuré le matin jusqu'à 12h00. Il faut compter 6 ou
7h00 de route selon le moyen de locomotion choisi. J'ai cru
comprendre que les mini-vans étaient plus rapides. Le plan serait de
s'arrêter à mi-chemin à Trang, puis de faire escale d'île en île
en passant par Krabi, jusqu'à Phuket. Nos deux grosses valises ne
nous permettaient pas de l'envisager, mais peut-être est-il possible
de partir avec un petit baluchon et de se faire expédier le gros de
ses valises dans un hôtel d'arrivée à Phuket, c'est à étudier.
L'aller-retour est envisageable aussi, le prix du billet n'étant pas
aussi conséquent (autour de 12EUR), sous réserve de pouvoir laisser
ses affaires au centre.
Nous
avons toutefois dû attendre 1h30 au départ d'Hat Yai. Un minibus
est parti une demi-heure après notre arrivée mais nous n'avons pas
pu le prendre : les places avaient-elles été réservées par avance
? Nous n'avons pas trop compris. En ajoutant un retard d'une
demi-heure dû à des inondations qui ont bloqué la route sur le
trajet, il nous aura fallu la journée pour faire le voyage. Cela n'a
pas été pénible pour autant.
Les
transports maritimes pour se rendre sur îles sont des espèces de
hors-bord ou speed-boat qui fendent les flots en éclaboussant les
passagers de brassées d'écume. Pour peu que le conducteur ait envie
de faire quelques virons spectaculaires, le petit déjeuner finissait
sa route dans les eaux profondes... Jacky (sans "e"
celui-là) était assez compatissant, il nous avertissait des
fantaisies du pilote. C'était un voyage organisé pour touristes
afin de faire le tour des îles. Organisé veut dire que l'on prend
tout en charge du transport à l'hôtel au repas, boissons, masque et
tuba pour voir les jolis poissons (sauf les palmes qu'on vous
recommande à cause des oursins, mais on n'en a pas vu....). Quelle
sensation merveilleuse de se sentir en pleine mer et d'être un
poisson parmi les poissons ! Les eaux tièdes et salines nous
portaient sans effort.
Phuket et Trang sont les points de départ pour les îles. La plus fréquentée est Kho Phi Phi, mais vous avez probablement entendu parlé de Kho Lanta. Ce sont de petits paradis sur terre. Sur l'une entre elles, des singes en liberté viennent nous quémander quelques bananes. Je serais bien restée plus longtemps avec eux.
Phuket et Trang sont les points de départ pour les îles. La plus fréquentée est Kho Phi Phi, mais vous avez probablement entendu parlé de Kho Lanta. Ce sont de petits paradis sur terre. Sur l'une entre elles, des singes en liberté viennent nous quémander quelques bananes. Je serais bien restée plus longtemps avec eux.
A
part cela, Phuket en soi n'est pas des villes les plus intéressantes.
Station balnéaire, il doit probablement être agréable de séjourner
dans les resorts un peu plus éloignés de la ville. Le Sino House
situé en ville est probablement un hôtel de standing d'un bon
rapport qualité-prix. Nous n'y avons pas séjourné mais nous nous y
sommes allés pour un soin de spa : Michel s'étant tordu le pied et
cherchant une rebouteux, nous avons fait appel aux compétences
locales en terme de massage.
La
longueur du trajet jusqu'à Chiang Mai imposait de prendre un avion.
Chiang Mai, c'est la ville des temples, de l'art et de l'artisanat.
Je n'ai jamais vu autant de temples et de reproductions du Bouddha, à
tel point qu'il ne me serait même pas venu à l'idée d'en emporter
une icône dans mes valises... Il existe en cette ville (et ailleurs)
des artistes doués de talent pour copier des œuvres d'art ou
n'importe quelle photographie que l'on peut leur confier, du portrait
à la photo de famille et aux reproductions de classiques tels que de
Michel-Ange, Raphaël, Manet, Van Gogh ou Klimt. On peut les voir au
travail en soirée au "Night Bazard" entre autres.
L'artisanat
déborde aussi d'idées astucieuses et contemporaines, que l'on
retrouvera sur les marchés du samedi et du dimanche (Saturday and
Sunday Market) : du sari ou baumes de massage traditionnels à la
boîte à mouchoirs et pochette d'iPad, il en est pour tous les goûts
et de tous les genres. Au sud de la ville, on découvrira à Ban
Tawain l'art de la sculpture sur bois (woodcarving), toujours
accompagné des multiples propositions d'artisanat local.
Chiang
Mai est une ville proposant une belle qualité de vie. Il existe,
dans ses environs et sa région montagneuse, beaucoup d'expériences
nature plus ou moins sportives, du treck de plusieurs jours en forêts
en emportant la tente, aux excursions à dos d'éléphants ou autres
randonnées. J'ai eu grand plaisir à aller m'occuper d'un éléphant
pendant une journée. L'expérience était patronnée par une
fondation qui accueille des éléphants délaissés par leurs
propriétaires suite à des mauvais traitements ou des raisons
économiques, et qui leur propose un environnement naturel et une vie
qui correspondent à ce qu'ils sont.
La journée commence par une
douche hydratante au jet d'eau, et ils se rendent ensuite dans le
champ de canne à sucre pour leur petit déjeuner, quelques 50kg
d'herbe que nous leur aidons à couper. Les cornacs nous apprennent
ensuite à leur préparer un substrat nutritionnel avec des racines
locales et du riz agrémenté de bananes afin de les fortifier et de
leur permettre de lutter naturellement contre les maladies. C'est
ensuite l'heure de la promenade, et les pépères prennent la route
de la forêt à la queue leu leu, récompensés de leurs efforts par
un bâton de canne à sucre que nous leur donnons de temps à autre.
Arrivés dans la clairière, ils complètent alors leur repas avec
quelques bonnes brassées d'herbes, de branches et de feuilles
choisies dans la forêt. De retour au centre, après avoir chapardé
quelques bananes sur le chemin, c'est l'heure du bain. Alors là,
c'est le grand bonheur ! Les pachydermes,
aidés de leur cornac, s'allongent dans l'eau et se laissent
frictionner avec une éponge végétale dont la sève a des vertus
antiparasitaires et les protègent des moustiques. La journée
s'achève ainsi... Dommage, je n'ai pas retenu le nom de "mon"
éléphant...
Nous
avons pu aussi caresser des tigres, que l'on désigne plutôt comme
de "gros chats". Ils sont nés en captivité et ne
survivraient pas dans un environnement naturel. Ils ne subissent pas
de dressage, et leurs gardiens témoignent beaucoup d’affection,
montrant par leur comportement qu'ils les aiment bien. Ils jouent
avec eux avec un esprit espiègle, tout en canalisant avec fermeté
leurs réactions. Les tigres sont libres de leurs mouvements dans
leur enclos. Ils sont habitués à la présence des touristes, mais
des consignes très strictes sont données pour ne pas les
incommoder. Lorsqu'on se trouve ainsi à côtés d'eux, avec toute
leur force potentielle et leur félinité, c’est impressionnant.
Nous sommes arrivés à la dernière heure de fermeture, et nous nous
sommes retrouvés seuls dans la cage, entourés de six tigres… et
des quatre gardiens. A condition de respecter leur bon vouloir, on
peut les côtoyer sans difficulté et les approcher, voire même
s'allonger à leur côté. Mais le moindre rugissement nous rappelle
que ces gros chats possèdent aussi un bon coup de griffes et une
mâchoire bien aiguisée, aussi autant ne pas trop leur tourner le
dos… Heureusement pour nous, ils étaient bien nourris...
L'avion
s'envole vers Bangkok pour nos derniers jours en Thaïlande. On peut
aussi faire le voyage en train, à condition de réserver à l'avance
si l'on souhaite avoir des couchettes et éviter les 14h00 de route
la nuit sur une banquette peu confortable.
La
chaleur nous happe à notre arrivée à l'aéroport : 30° en période
hivernale, et 40° l'été. Un incessant manège de taxis défile
pour drainer le flux des voyageurs. Imaginer une ville comme Paris
avec juste six lignes de métro qui, de plus, ne parcourent pas la
totalité de la ville : cela vous laisse imaginer le flot de
circulation qui la traverse. Nous avons atterri dans un hôtel situé
pas très loin du grand palais et des deux plus majestueux temples de
la ville, voire de la Thaïlande. C'était une rue extrêmement
bruyante avec des commerces criards. Dans la Khaosan Road, des boîtes
de nuits à ciel ouvert tous les dix mètres cherchent à retenir
l’attention des touristes : c'est à celui qui fera le plus de
bruit... Ambiance rock et extasy, nous sommes ahuris par cette
atmosphère délurée et décadente. Où sont les jolies et
charmantes jeunes filles au sourire si doux ? Les fines orchidées
dont la tige vacillante nous plonge dans un instant de rêverie ?
Où
est le savoir-faire des mains qui savent créer et modeler la matière
? Je regarde depuis le métro aérien la file de voitures et de taxis
embouteillés. Les hyper centres commerciaux regorgent de boutiques
qui se succèdent dans un labyrinthe où l'on se perd. L'or des
temples et des palais parvient à nous éblouir, mais nous fera-t-il
oublier le désordre et la promiscuité qui foule l'entrée du
tabernacle ?
Un
soleil d'or descend sur le temple. C'est l'heure de s'en retourner.
Le bateau nous fait traverser le fleuve. Le marché d'alimentation a
replié ses étals. La marchande a retrouvé sa place dans la rue
avec ses insectes grillés. Il y a celle qui vend des branches
télescopiques d'IPhone pour se prendre en photo. Les vendeurs blasés
ne saluent plus les touristes qui se succèdent, indifférents. Dans
les boutiques, les étoffes de mauvaise qualité remplacent le
savoir-faire artisanal. Un groupe de jeunes occidentaux alcoolisés
braillent l'air connu d'une chanson anglo-saxonne. Une trombe d'eau
soudaine fait fuir les marchands ambulants. Aujourd'hui encore, et
demain, et le jour qui suit, ce sera le même tohu-bohu. Il est temps
de fermer sa valise.
Au
pied du grand Bouddha
Étincelle
de la conscience
Pour
ne pas se perdre dans la foule
AD